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En août 2017, la petite Maëlys, 8 ans, disparaît sans laisser de trace. Rapidement, un suspect est arrêté. En effet, le comportement de Nordahl Lelandais est pointé du doigt. Mais l’homme nie pendant des mois être à l’origine de la disparition. La juge d’instruction Gaëlle Bardosse gère le dossier pendant quatre ans. Dans Le Parisien, elle se souvient avec précision du jour où tout a changé. Le jour où elle a réussi à obtenir une preuve qu’elle avait face à elle le coupable. Elle se remémore ses aveux.
Nordahl Lelandais nie le meurtre de Maëlys
Nordahl Lelandais est placé en garde à vue le 31 août 2017. Seulement trois jours après la disparition de Maëlys lors d’un mariage, Gaëlle Bardosse est persuadée d’avoir face à elle le coupable.
Ainsi, il est rapidement mis en examen pour enlèvement et séquestration. Mais le suspect nie en bloc. Peu importent les éléments contre lui qui s’accumulent, il clame son innocence.
De nombreux témoignages parlent pourtant de son comportement suspect. Ce n’est pas tout. En effet, des images de vidéosurveillances montrent la présence de Maëlys dans sa voiture.
Une preuve irréfutable
La juge d’instruction Gaëlle Bardosse se rappelle très bien des interrogatoires qu’elle a menés avec le suspect.
« Concernant son comportement lors des interrogatoires, il reste poli. ‘Bonjour madame’, ‘Oui madame’. Il n’a pas un mot plus haut que l’autre, se maîtrisant parfaitement. Je me demande ce qu’il faudrait pour qu’il accepte de dire ce qu’il s’est passé, et ce qu’est devenue Maëlys« .
Mais un jour, tout bascule. Gaëlle Bardosse trouve enfin une preuve irréfutable. « La vidéo de la station de lavage montrait qu’il insistait particulièrement sur le nettoyage du coffre.
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Une première expertise réalisée par l’IRCGN (l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie Nationale) n’avait pas donné de résultat ».
Mais la magistrate veut poursuivre dans cette direction. En effet, elle ne renonce pas. « Le 23 janvier 2018, je vais ordonner un complément d’expertise à l’expert qui estime dans un premier temps que ce n’était pas utile. Nous avons insisté : ‘Si, on le fait ! On essaye !’ C’était notre espoir ».
« Dès qu’il a eu les résultats, l’expert m’a appelée pour me dire que l’on avait retrouvé l’ADN de Maëlys sous le tapis de sol du coffre. C’est un grand moment que je n’oublierai jamais.
Il s’agit d’une goutte de sang. Cette goutte de sang, c’est la preuve irréfutable. On sait alors que la fin a été fatale pour cette enfant mais on se dit que l’on a enfin quelque chose. C’est une libération, un aboutissement. Cela a été le point de bascule du dossier ».
Nordahl Lelandais reconnaît avoir tué Maëlys
La juge présente immédiatement sa nouvelle preuve à Nordahl Lelandais. Le suspect craque alors.
« Il dit : « Je l’ai tuée involontairement.’ Il exprime des regrets, pour la famille de Maëlys, mais aussi envers nous, les juges, s’excusant de ne pas avoir parlé avant. En outre, il dit qu’il va essayer de nous indiquer où est le corps« .
Les enquêteurs retrouvent le corps de Maëlys dans le massif de la Chartreuse. Le coupable explique avoir tué par accident la petite fille.
Cependant, la médecine légale contredit rapidement sa version. En effet, Gaëlle Bardosse précise que les experts « pensent qu’il y a eu plusieurs coups. Ce que va finir par reconnaître Lelandais« .
Finalement, la justice condamne à la prison à perpétuité Nordhal Lelandais pour le meurtre de Maëlys le 18 février 2022. « C’est un dossier unique dans une vie. Il y a eu beaucoup d’adrénaline, d’angoisse, de stress. L’affaire faisait la une de la presse.
Mes proches m’en parlaient tous les jours. C’est un tourbillon, personnel, professionnel. Je n’avais jamais connu cette pression. C’est ça qui était infernal« .
