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La grande distribution craint une hausse des prix très importante dans les semaines à venir. Le patron de Lidl France a mis en garde le gouvernement et les citoyens au micro de RMC. Il regrette la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozailles, débattue le lundi 16 janvier 2023 à l’Assemblée nationale. Mais quelle proposition de loi peut conduire à une envolée des prix ?
Une proposition des lois qui peut conduire à la hausse des prix
Cette proposition de loi propose de modifier les règles des négociations annuelles entre les fournisseurs (producteurs, industriels…) et les enseignes (grandes surfaces…) qui concernent les produits de grande consommation.
A l’heure actuelle, ces négociations ont lieu une fois par an, le 1er mars. Parfois, les négociations ne peuvent aboutir à aucun accord. Alors ce sont les prix de l’année d’avant qui sont automatiquement appliqués. Ainsi, le rapport de force penche plutôt du côté du distributeur. Au grand détriment des fournisseurs. Et c’est justement ce rapport de force que le projet de loi veut changer.
La proposition de loi qui enrage la grande distribution
Le député ne veut pas seulement changer le rapport de force. Il veut l’inverser. Il estime que cela permet de donner plus de pouvoir aux petits industriels. Eux qui sont les plus impactés par la hausse des coûts de production. Ils ne seraient donc plus obligés d’accepter les négociations. Même si cela ne les avantage aucunement.
Ainsi, dans sa proposition de loi qui est débattue le 16 janvier 202 à l’Assemblée nationale, il prévoit de modifier l’article L441-3 du Code du commerce. « En l’absence d’accord au 1er mars, toute commande effectuée par le distributeur se fait sur la base du tarif et des conditions générales de vente en vigueur. »
Si ce projet aboutit, si aucun accord n’est trouvé entre les deux partis, alors le contrat est rompu. Et les négociations devront reprendre.
Les grandes surfaces annoncent une hausse des prix
Les distributeurs indiquent que ce changement permettraient aux fournisseurs d’imposer des prix sans qu’il n’y ait, justement, la possibilité de négocier.
« Ces très grands fournisseurs proposent des marques incontournables, que les distributeurs doivent nécessairement proposer pour faire venir les consommateurs dans leurs magasins. Les enseignes seront obligées d’accepter les tarifs que leur imposeront ces multinationales. Y compris avec des augmentations supérieures à 30%« , pouvons-nous lire dans le communiqué commun de la grande distribution.
La conséquence sera donc la hausse inévitable des prix pour les consommateurs. Alors que l’inflation fragilise déjà énormément le pouvoir d’achat depuis plus d’un an. Cependant, les industriels se défendent en indiquant qu’il s’agit d’une « vaste fake news » et rappellent que « les industriels rognent depuis des années sur leurs marges pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs ».