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Dans le sud de la vallée de Las Vegas, Switch développe actuellement ses premières « usines d’intelligence artificielle » dans la région. Moins vastes que ses centres de données classiques mais nettement plus puissantes, ces nouvelles installations sont conçues pour faire tourner l’intelligence artificielle à pleine charge, de l’ingestion des données jusqu’à l’inférence à grande échelle.
Des sites conçus pour maîtriser tout le cycle de l’IA
Les travaux se concentrent aujourd’hui sur une zone stratégique, au croisement de Jones Boulevard et du périphérique 215. Deux bâtiments y verront bientôt le jour, l’un de 199 000 pieds carrés et l’autre de 228 000, d’après des documents officiels du comté de Clark. Le projet est ambitieux mais surtout très ciblé : ces structures abriteront des systèmes extrêmement performants pensés spécifiquement pour les tâches liées à l’intelligence artificielle.
Contrairement aux centres classiques de stockage de données, ces nouvelles usines sont dimensionnées pour prendre en charge le cycle complet de l’IA, incluant :
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- L’ingestion et la préparation des données
- L’apprentissage et l’ajustement de modèles
- Et surtout, les calculs d’inférence à grande échelle
C’est un changement important : il ne s’agit plus seulement de stocker des données mais bien de permettre à des algorithmes d’apprendre, se perfectionner et répondre à des requêtes complexes en temps réel.
Des architectures signées Nvidia
Pour y parvenir, Switch s’est appuyée sur une référence solide dans le monde de la tech : les architectures de systèmes de Nvidia. Cette entreprise californienne, que l’on connaît surtout pour ses cartes graphiques ultra-performantes, s’est réinventée ces dernières années grâce à l’essor de l’intelligence artificielle.
Avec à sa tête Jensen Huang, Nvidia connaît une croissance fulgurante : en deux ans à peine, elle est passée d’environ 4,4 milliards à 72,9 milliards de dollars de bénéfices. Dans un message publié en mars dernier, la firme décrivait d’ailleurs ces usines d’un genre nouveau comme des lieux capables de « produire de l’intelligence à grande échelle ». Rien que ça.
Un modèle en expansion aux États-Unis
Les usines d’IA en cours de construction à Las Vegas sont les premières du genre ouvertes par Switch dans la ville. Mais elles ne seront pas les seules : d’après Jason Hoffman, le directeur de la stratégie de l’entreprise, d’autres sont déjà en préparation à différents endroits des États-Unis.
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Cela reflète une tendance de fond : la croissance rapide du secteur de l’IA pousse les entreprises technologiques à développer des infrastructures spécialisées, optimisées pour répondre aux beaux jours des grands modèles de langage et autres innovations basées sur des données massives.
Switch, qui appartient depuis 2022 à deux groupes d’investissement après un rachat à 11 milliards de dollars, poursuit ainsi son développement sur plusieurs territoires : au Nevada donc, mais également au Texas, au Michigan et en Géorgie.
L’Arabie Saoudite aussi mise sur ces nouvelles usines
Il faut dire que le modèle séduit au-delà des frontières américaines. En mai, Nvidia a annoncé de vastes projets d’usines d’intelligence artificielle en Arabie Saoudite, un pays qui affiche clairement sa volonté de s’imposer comme une place incontournable de cette nouvelle économie.
Avec ce genre d’infrastructures, le paysage numérique mondial est en train de changer très vite. Et à Las Vegas, ces sites futuristes représentent déjà bien plus qu’un pari technologique, ils sont la preuve concrète de l’industrialisation de l’intelligence artificielle à grande échelle.