Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
La Suède vient de supprimer sa taxe sur les voyages en avion, une mesure qui avait été mise en place en 2018 pour limiter l’impact environnemental du transport aérien. Objectif affiché : redonner un souffle à un secteur frappé de plein fouet par des difficultés économiques persistantes depuis la pandémie.
Une taxe abandonnée pour relancer le secteur aérien
La taxe suédoise sur le transport aérien pouvait grimper jusqu’à 517 couronnes (environ 46 euros) par passager, en fonction de la distance parcourue. Elle avait été instaurée il y a six ans, à une époque où la pression pour limiter les émissions de CO₂ dans le secteur du voyage était forte. Mais face à la réalité d’un secteur aérien toujours fragile, le gouvernement a décidé de faire volte-face.
Avec cette suppression, la Suède espère relancer les compagnies aériennes nationales et encourager les voyageurs à reprendre l’avion, notamment pour les liaisons internationales. Pour Fredrik Kampfe, directeur du Groupe de l’industrie aéronautique suédoise, cette mesure est « un début » mais pas une solution suffisante aux problèmes économiques des transporteurs. Selon lui, des actions supplémentaires seront nécessaires pour stabiliser durablement la situation.
À lire Marques e-commerce : TikTok devient (enfin) mesurable
Un contraste net avec la politique du Danemark
Ce choix suédois diffère nettement de l’approche adoptée par le Danemark voisin, qui prévoit au contraire d’introduire une taxe sur les voyages en avion dès la fin de l’année. Tandis que certains pays européens maintiennent le cap vers des politiques de transition écologique plus strictes, la Suède revoit ses priorités.
Ce revirement peut sembler surprenant mais il reflète un changement de ton dans la société suédoise. Après des années de mobilisation environnementale très médiatisée, notamment sous l’impulsion de Greta Thunberg, le soutien populaire à ces initiatives semble s’être émoussé, notamment quand elles ont un impact direct sur le budget des ménages.
Quels impacts pour les voyageurs ?
Pour les passagers, cette suppression pourrait se traduire par une légère baisse du prix des billets d’avion au départ de la Suède. Selon la distance parcourue, la différence pourrait varier de quelques euros à une quarantaine d’euros par vol. C’est loin d’être négligeable, surtout pour les familles ou les voyageurs fréquents.
Cela pourrait aussi rendre les aéroports suédois plus attractifs par rapport à ceux de pays voisins, en particulier si des compagnies décident de proposer davantage de liaisons depuis Stockholm ou Göteborg. Une bonne nouvelle donc, pour tous ceux qui rêvaient d’un week-end à Rome ou d’une escapade en Laponie sans se ruiner.
À lire Rivian x Google : un GPS pensé pour l’électrique
L’abandon de cette taxe met en lumière le dilemme auquel sont confrontés de nombreux gouvernements européens : comment concilier les objectifs climatiques ambitieux avec la nécessité de soutenir une industrie qui reste essentielle pour l’emploi, le tourisme et les connexions internationales ?
Dans le cas de la Suède, la priorité semble désormais de redonner de l’élan au secteur aérien. Reste à voir si cette décision n’aura pas, à moyen terme, un coût environnemental que d’autres politiques publiques devront compenser.