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Velvet, nouvelle venue sur les rails français, entend bouleverser le marché du TGV. À partir de 2028, cette compagnie 100 % privée prévoit de relier Paris à des grandes villes comme Bordeaux, Nantes et Rennes, avec une offre haut de gamme. Ce projet ambitieux, porté par des figures du secteur ferroviaire, annonce un tournant dans la mobilité longue distance.
Une nouvelle ère du TGV portée par d’anciens poids lourds du rail
Derrière Velvet, on retrouve deux noms bien connus du monde des transports : Rachel Picard, ancienne directrice des TGV à la SNCF, et Tim Jackson, ex-cadre dirigeant à la RATP. Ensemble, ils veulent réinventer l’expérience ferroviaire en misant sur une offre qualitative, loin des modèles low-cost comme Ouigo. Velvet souhaite séduire une clientèle exigeante, prête à payer pour un confort supérieur et des trajets directs.
L’entreprise ne cache pas ses ambitions. Avec une flotte de 12 rames Avelia Horizon, la même génération de trains que ceux récemment commandés par la SNCF, Velvet espère transporter jusqu’à 10 millions de passagers chaque année. Les premières lignes, prévues pour 2028, relieront Paris à trois grandes métropoles de l’ouest du pays : Bordeaux, Nantes et Rennes. Un service direct, sans arrêts intermédiaires, qui mise sur la rapidité et le confort.
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Un milliard d’euros d’investissement pour rivaliser avec la SNCF
Ce projet privé repose sur un investissement colossal : un milliard d’euros au total. À l’heure où la concurrence ferroviaire reste encore timide en France, cette annonce marque un tournant. Contrairement aux compagnies étrangères qui se sont timidement lancées sur certaines lignes, Velvet veut construire un vrai réseau structuré, avec des trains neufs et du personnel dédié.
Pour Rachel Picard, ce modèle est nécessaire face à une demande en forte croissance. Depuis la crise sanitaire, les voyageurs plébiscitent de plus en plus le train, jugé à la fois pratique, rapide et respectueux de l’environnement. Sauf que face au quasi-monopole de la SNCF, l’offre manque, notamment sur les trajets les plus populaires.
Des tensions avec la SNCF sur fond d’ouverture du marché
La réaction de la SNCF ne s’est pas fait attendre. L’entreprise publique voit d’un œil sceptique cette arrivée concurrentielle sur ses lignes les plus rentables. Elle demande désormais que ces nouveaux opérateurs soient soumis à certaines obligations, notamment celle de desservir aussi des territoires moins peuplés, actuellement peu ou pas rentables. Une manière, selon elle, de garantir l’aménagement du territoire.
Mais pour certains observateurs, cette demande cache une autre intention : freiner l’arrivée d’acteurs privés qui viendraient chasser sur ses terres. En ne proposant que des liaisons lucratives, Velvet risque en effet de mettre en péril l’équilibre économique de certaines lignes de la SNCF. Le débat est lancé, et il pourrait bien relancer la question de la régulation dans un marché ferroviaire encore jeune en matière d’ouverture à la concurrence.
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Encore peu de détails sont connus sur le prix des billets, la fréquence des trajets ou les services à bord. Mais les promesses sont là, et l’ambition est claire : offrir une alternative haut de gamme aux voyageurs français, dans un pays où le train a toujours occupé une place centrale.
Pour résumer, Velvet entend miser sur :
- Des lignes directes entre Paris, Bordeaux, Nantes et Rennes
- Une flotte de douze rames Avelia Horizon
- Un service premium, non low-cost
- Un objectif de dix millions de voyageurs par an
- Une mise en service prévue dès 2028
L’arrivée de Velvet annonce donc une petite révolution dans l’univers du rail français, avec, à la clé, une concurrence qui pourrait bien profiter aux usagers. Affaire à suivre.