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Les acheteurs chinois du tout nouveau SUV électrique Xiaomi YU7 doivent prendre leur mal en patience : certains devront attendre plus d’un an avant de recevoir leur véhicule. Une attente inattendue, qui agace de nombreux clients et met en lumière les difficultés logistiques de Xiaomi dans le secteur automobile.
Une demande énorme, mais un stock limité
Lors du lancement officiel du YU7, Xiaomi a créé la surprise. En seulement 18 heures, plus de 240 000 commandes ont été enregistrées. Ce succès fulgurant s’explique par un design soigné et des caractéristiques techniques très compétitives, à la hauteur des plus grands noms du secteur comme Tesla. Le problème, c’est que Xiaomi ne disposait à ce moment-là que d’un lot très limité de véhicules disponibles pour une livraison rapide.
Résultat : une grande partie des acheteurs a appris qu’elle devrait patienter entre 40 et 60 semaines pour recevoir son véhicule, soit presque un an et demi pour certains. Une annonce qui est tombée après l’achat pour beaucoup, ce qui n’a pas manqué d’alimenter la colère de plusieurs clients.
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Des centaines de plaintes déjà déposées
Sur la plateforme chinoise Sina Black Cat, spécialisée dans la défense des droits des consommateurs, plus de 400 réclamations ont été enregistrées. Une avalanche en seulement quelques jours. Parmi les critiques les plus fréquentes, on trouve le manque de transparence de Xiaomi dès le début sur les délais de livraison. Plusieurs acheteurs ont même demandé un remboursement total.
Mais voilà le hic : pour réserver un YU7, il fallait verser une avance non remboursable équivalente à 696,97 dollars. Ce montant, bien que modeste comparé au prix total du véhicule, reste une somme importante. Et il semble constituer un vrai point de tension pour ceux qui souhaitent désormais annuler leur commande face à l’attente jugée excessive.
Le risque d’un prix plus élevé à la livraison
Autre point d’inquiétude : le tarif du YU7, actuellement fixé à 35 360 dollars. C’est environ 4 % de moins que le prix d’une Tesla Model Y sur le marché chinois, ce qui confirme l’approche très agressive de Xiaomi pour séduire les conducteurs. Seulement voilà, cette offre avantageuse pourrait ne pas durer. Avec l’arrivée de 2025, des exonérations fiscales destinées à encourager l’achat de véhicules électriques risquent de prendre fin.
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Si cela se confirme, les prix pourraient mécaniquement grimper. Certains acheteurs craignent donc de voir grimper la facture juste avant la livraison, soit près d’un an après leur commande. Une incertitude tarifaire qui renforce encore la frustration générale.
Quand la stratégie de Xiaomi se heurte à la réalité industrielle
Le buzz autour du YU7 traduit clairement une forte appétence pour les véhicules chinois nouvelle génération. Le modèle de Xiaomi a su séduire aussi bien par ses caractéristiques techniques que par son positionnement tarifaire malin. Mais cette envolée commerciale montre aussi les limites d’un acteur qui débute dans la production automobile à grande échelle. C
ontrairement aux géants du secteur déjà bien rodés, Xiaomi doit encore composer avec des délais de fabrication longs, une logistique fragile et un service client qui, dans ce cas précis, n’a pas su anticiper la réaction des premiers acheteurs.
Aujourd’hui, la marque joue à quitte ou double : réussir à regagner la confiance des clients malgré les délais à rallonge, ou voir son image ternie dès sa première incursion sur les routes chinoises. Pour l’instant, les fans devront s’armer de patience.