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Dès le 1er juillet, les élites nord-coréennes auront accès à un tout nouveau complexe balnéaire : le Wonsan Kalma. Ce projet ambitieux, imaginé il y a dix ans par Kim Jong-un, mêle luxe, propagande et isolement. À grand renfort d’infrastructures et d’investissements, la Corée du Nord veut faire briller son littoral, mais seulement pour quelques privilégiés.
Un complexe gigantesque sorti de terre à l’est du pays
Situé sur la côte est nord-coréenne, le complexe de Wonsan Kalma s’étend sur 4 kilomètres de plage et couvre 245 hectares. Pensé comme une vitrine du pays pour son élite, il comprend une vingtaine d’hôtels, des restaurants, un parc aquatique, des équipements sportifs et même un aérodrome flambant neuf pour accueillir les visiteurs les plus haut placés.
Lancé en 2014, le projet a connu plusieurs années de retard, notamment à cause des sanctions internationales qui ont freiné les importations de matériaux et de ressources. Mais Kim Jong-un n’a jamais perdu de vue cet objectif : faire de Wonsan un symbole de réussite nord-coréenne. Aujourd’hui, le dictateur se montre satisfait du résultat, comme en témoigne sa dernière visite sur place, accompagné de sa femme Ri Sol-ju et de leur fille.
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Un lieu réservé à la classe dirigeante
Malgré son apparence de station de rêve, Wonsan Kalma ne s’adresse pas à tout le monde. Le complexe est pour l’instant réservé à la classe dirigeante nord-coréenne, un cercle très restreint de hauts fonctionnaires, de militaires et d’industriels proches du pouvoir.
En théorie, il pourrait accueillir jusqu’à 20 000 visiteurs, mais seuls ceux disposant des bons contacts ou d’une loyauté sans faille au régime auront le droit d’y séjourner.
Pour la population nord-coréenne ordinaire, l’accès à ce type de loisirs reste hors de portée. Et encore moins pour les touristes étrangers, rigoureusement filtrés par le régime. Le site ne semble pas prévu pour accueillir d’autres nationalités à court terme.
Des paradis espagnols comme source d’inspiration
Fait assez surprenant, Kim Jong-un aurait comparé, dès 2014, sa vision de Wonsan aux célèbres stations balnéaires espagnoles comme Benidorm ou la Costa Blanca. Il aurait vu dans ces lieux populaires d’Europe le modèle à suivre pour créer une façade touristique nord-coréenne capable d’impressionner autant par ses infrastructures que par sa propreté et son atmosphère.
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Ça peut sembler ironique, vu l’isolement géopolitique du pays et l’absence totale d’échanges touristiques avec l’Occident. Mais pour Kim, c’est aussi une question d’image : montrer à ses proches collaborateurs que Pyongyang est capable de rivaliser avec le reste du monde… à huis clos.
Un complexe positionné près d’un site d’essais de missiles
Un détail qui n’en est pas un : certains des hôtels du complexe se trouvent à proximité d’un site connu pour les essais de missiles nord-coréens. Ce choix géographique soulève évidemment des questions. Pourrait-il s’agir d’une façon de dissimuler davantage les activités militaires en les noyant dans un paysage « civil » ? Ou simplement d’un manque d’espace plus discret sur le littoral ?
Dans tous les cas, cela illustre bien la complexité du régime nord-coréen, où chaque projet, même touristique, reste lié à des enjeux stratégiques plus larges.
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Un projet à plusieurs milliards d’euros
Le coût total du projet est estimé à plusieurs milliards d’euros. Une somme colossale dans un pays où une grande partie de la population vit dans la précarité, sans accès régulier à l’électricité ou à des soins de santé de base. Mais pour Kim Jong-un, c’est avant tout un investissement politique, une manière d’asseoir son autorité à travers des réalisations concrètes, visibles et grandioses.
Wonsan Kalma s’inscrit ainsi dans une logique de mise en scène du pouvoir, où le prestige l’emporte, une fois de plus, sur les besoins essentiels du peuple.
