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Le tribunal de district de Hollande-Septentrionale a décidé ce 27 juin d’interdire une grève de 24 heures qui devait avoir lieu le lendemain chez KLM. Le personnel au sol souhaitait se mobiliser pour défendre ses conditions de travail, mais la justice a estimé que le contexte actuel, notamment sécuritaire, ne permettait pas un tel mouvement.
Un mouvement social stoppé net pour raisons de sécurité
C’est un coup d’arrêt inattendu pour les syndicats CNV et FNV, qui avaient prévu une journée de grève le 28 juin chez KLM. Le tribunal a donné raison à la compagnie aérienne et à l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam, estimant que la mobilisation aurait pu mettre en danger la sécurité générale de l’aéroport et perturber gravement le trafic.
Plusieurs arguments ont convaincu les juges. D’abord, la surfréquentation des terminaux, déjà mis à rude épreuve en période estivale.
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Ensuite, le manque de places de stationnement pour les avions et les difficultés pour les passagers, notamment ceux en correspondance. Et enfin, un point crucial : les forces de la police militaire déployées dans l’aéroport ne seraient pas en mesure de gérer efficacement une situation de tension à la veille du sommet de l’OTAN.
KLM favorable au dialogue mais ferme sur les moyens
De son côté, KLM a salué la décision du tribunal. La compagnie a souligné qu’elle restait ouverte aux discussions avec les syndicats pour améliorer la situation de ses employés, mais elle met en avant des efforts déjà conséquents depuis 2019. Ainsi, selon KLM, les salaires du personnel au sol ont augmenté de 25 à 40 % au cours des dernières années.
La direction avertit cependant qu’il devient difficile de supporter davantage d’augmentations dans le contexte actuel, marqué par de fortes pressions économiques sur le secteur aérien.
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Des limitations au droit de grève qui restent rares aux Pays-Bas
Si des restrictions temporaires au droit de grève pour raisons de sécurité existent dans plusieurs pays, ce type d’interdiction reste une exception aux Pays-Bas. Ici, le droit de grève est généralement très protégé, y compris dans les secteurs de transport.
Ce jugement, sans précédent récent, pourrait donc faire jurisprudence dans d’autres cas sensibles. Il soulève aussi des questions sur l’équilibre entre sécurité publique et liberté d’action syndicale. Même si la grève est annulée pour cette fois, les revendications des salariés de KLM restent entières, et d’autres formes de mobilisation pourraient se manifester dans les semaines à venir.