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David Gaudu a officialisé ce jeudi qu’il ne participerait pas au prochain Tour de France, une première depuis 2018. Cette décision marque une pause radicale dans un parcours aussi brillant que tourmenté, entre promesses de jeunesse, flambées d’espoir, désillusions et fatigue profonde.
Des débuts pleins de promesses
En 2018, David Gaudu, alors âgé de 21 ans, découvre la Grande Boucle presque par surprise. Thibaut Pinot est contraint au forfait et le jeune grimpeur breton est appelé en renfort. Sans réelle pression sur les épaules, il impressionne par sa fraîcheur et son aisance en montagne. Il termine 4e du classement des jeunes, ce qui laisse présager de très belles choses.
L’année suivante, il prend à cœur son rôle de fidèle lieutenant pour un Thibaut Pinot en grande forme. Lors des étapes de montagne, il tient tête aux cadors et contribue largement aux performances de son leader. Résultat : une prometteuse 13e place au classement général, et le respect de ses pairs.
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Les premières blessures et coups durs
Le Tour 2020 est celui des galères. Dès l’ouverture, une chute lui cause une blessure au sacrum. Gaudu serre les dents, mais le corps ne suit plus. À bout de force, il abandonne lors de la 16e étape. À cela s’ajoutent une préparation compliquée liée à des soucis de santé. Cette édition laisse des traces.
En 2021, privé de Pinot, Gaudu devient enfin le leader désigné de la Groupama-FDJ. Il saisit sa chance, s’accroche jour après jour et termine à la 11e place. Ce Tour solide le propulse même jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo où il s’invite dans le Top 10. Il prend la 7e place d’une course exigeante, confirmant ses qualités sur les grands rendez-vous.
Le sommet en 2022
L’année 2022 marque un tournant. Cette fois, l’équipe est construite autour de lui. Avec un Thibaut Pinot dévoué et un groupe soudé autour de son leader, Gaudu réalise sa meilleure performance en carrière. Il termine 4e du Tour de France, seulement devancé par Pogacar, Vingegaard et Thomas. Le public se prend à rêver. La France tient-elle enfin un nouveau prétendant au podium final ?
Cette performance, la meilleure pour un Français depuis Romain Bardet en 2017, installe Gaudu parmi les grands. Son aisance en montagne, son endurance face aux enchaînements d’étapes et sa gestion de course font l’unanimité.
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Une année 2023 contrariée
L’espoir né en 2022 retombe rapidement en 2023. Tout commence pourtant très bien avec un excellent Paris-Nice où il prend la 2e place derrière Tadej Pogacar. Mais sur le Tour, les jambes peinent à suivre dans les grandes étapes alpestres. Il termine 9e, loin de ses ambitions.
Pire encore, des propos tenus sur le réseau Discord au sujet de son coéquipier Arnaud Démare provoquent une polémique. L’ambiance dans l’équipe s’en ressent. Gaudu devient une cible facile pour les critiques sur les réseaux sociaux. Épuisé mentalement, il choisit de se retirer temporairement des plateformes numériques.
2024, l’année de trop
2024 devait être une année de relance, mais elle s’avère difficile. Une infection au Covid-19 perturbe lourdement sa préparation physique. Plutôt que de viser le classement général, Gaudu revoit ses ambitions et choisit de courir pour les étapes.
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Mais malgré cette nouvelle orientation plus libre, les sensations ne sont pas là. Il franchit la ligne des Champs-Élysées sans éclat, vidé, conscient que le niveau d’intensité exigé en haut du classement n’est pas au rendez-vous. Il confiera alors vivre un moment de lucidité, celui où l’on comprend que l’organisme ne veut plus répondre comme avant.
Une relation intime et tourmentée avec le Tour
En renonçant à participer au Tour de France en 2025, David Gaudu tourne temporairement une page importante de sa carrière. Ce choix, il le justifie simplement : il estime qu’il n’est pas à son niveau. Cette décision révèle une sincérité touchante, dans un cyclisme moderne où la machine ne laisse souvent pas le temps de souffler.
Le Tour de France aura été pour lui à la fois une scène d’épanouissement et une arène de tourments. Entre 2018 et 2024, il y a eu :
- des coups d’éclat
- des moments d’espérance
- des étapes d’usure, de solitude et de remise en question
Aujourd’hui, à 28 ans, le coureur breton prend du recul. Une pause nécessaire dans cette histoire d’amour parfois cruelle avec la plus grande course cycliste du monde. Cela n’exclut pas un retour, mais pour l’instant, c’est l’heure du repos.