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La plateforme américaine Kalshi vient de boucler une levée de fonds impressionnante de 185 millions de dollars, propulsant sa valorisation à 2 milliards de dollars. L’opération est menée par Paradigm, un fonds spécialisé dans les cryptomonnaies, qui parie clairement sur le potentiel des marchés de prédiction. Décryptage d’une tendance qui prend de l’ampleur dans le monde de la finance alternative et des technologies émergentes.
Un nouvel actif avec un fort potentiel
Selon Matt Huang, cofondateur de Paradigm, les marchés de prédiction pourraient bien suivre les traces précoces du secteur crypto. L’idée, simple sur le papier, est puissante : permettre à chacun de miser sur l’issue d’événements bien réels comme une élection présidentielle, une météo extrême, ou même les cours de l’économie.
Pour Huang, Kalshi a l’équipe idéale pour pousser ces marchés dans une nouvelle dimension. La société veut transformer notre manière de percevoir des événements futurs, en y injectant la logique des marchés financiers et de la blockchain. Et vu les chiffres de ce tour de table, les investisseurs y croient.
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Kalshi vs Polymarket : une bataille qui se joue aussi sur le terrain réglementaire
Dans le monde émergent des marchés de prédiction basés sur la blockchain, Kalshi n’est pas seul. Son principal concurrent, Polymarket, est actuellement en pleine tentative de levée de 200 millions de dollars, avec le soutien du prestigieux Founders Fund. Sa valorisation estimée ? Environ 1 milliard avant investissement.
Mais Polymarket est désavantagé par sa situation réglementaire. La plateforme a été bannie des États-Unis par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) suite à un accord en 2022. Kalshi, de son côté, a justement obtenu le feu vert de cet organisme, ce qui lui permet de fonctionner légalement sur le sol américain.
Une différence de statut qui explique pourquoi les investisseurs de Kalshi paient une prime plus élevée : ils parient sur une entreprise qui peut déjà être utilisée par des millions de citoyens américains sans craindre d’interruption ou de sanctions.
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Polymarket freiné dans de nombreux pays
La situation n’est pas plus facile hors des États-Unis pour Polymarket. Plusieurs pays ont décidé de restreindre ou interdire son fonctionnement, dont :
- La France
- Le Royaume-Uni
- Singapour
- La Belgique
- La Pologne
- La Thaïlande
- Taïwan
- La province de l’Ontario au Canada
Les autorités de ces territoires considèrent que les plateformes de ce type sont assimilables à des sites de paris ou à des marchés financiers, devant donc être strictement encadrées. C’est un vrai frein pour la croissance globale de Polymarket.
Un changement potentiel avec l’arrivée d’une nouvelle administration américaine
L’intérêt des investisseurs reste cependant d’actualité. Founders Fund croit apparemment aux chances de Polymarket de faire évoluer sa situation, notamment en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’ancien président est perçu comme plus favorable aux cryptomonnaies, ce qui pourrait alléger la pression des régulateurs.
Polymarket a aussi bénéficié dernièrement d’un joli coup de projecteur. Elon Musk, via sa plateforme X (ex-Twitter), a annoncé un partenariat avec Polymarket, la nommant son marché de prédiction officiel. Si les termes de l’accord restent assez flous, ce soutien pourrait bien booster sa visibilité, notamment auprès du grand public friand de tech et de prospective.
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Pour l’instant, Kalshi semble en avance, tant sur le plan réglementaire que financier. Mais dans cet univers en pleine construction, tout peut aller très vite.