Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
Un an après les Jeux olympiques de Paris 2024, l’effet sur le tourisme reste en demi-teinte. Contrairement aux espérances, la fréquentation n’a pas explosé. Les chiffres montrent des évolutions timides, et plusieurs professionnels du secteur s’interrogent sur les vraies retombées de cet événement mondial pour la capitale française.
Une hausse modérée de la fréquentation
Depuis janvier, la fréquentation touristique à Paris a légèrement progressé, mais sans atteindre les sommets attendus. Didier Arino, directeur de Protourisme, évoque une hausse de seulement 2 %. Autrement dit, les Jeux n’ont pas généré l’effet “coup de projecteur” espéré à long terme par les professionnels du secteur.
Même si cet été 2025 s’annonce correctement rempli, la tendance n’est pas claire. Leslie Rival, secrétaire générale d’Alliance France Tourisme, estime qu’il est difficile de relier directement les arrivées de touristes à l’impact des JO. Les réservations se font tard, et les raisons de voyage sont diverses, ce qui brouille les pistes.
À lire Arabie saoudite : ce que les touristes viennent vraiment chercher
Un effet JO à double tranchant
En réalité, l’été 2024 avait déjà montré une dynamique un peu hors-norme. Paris avait moins attiré ses touristes habituels, notamment ceux intéressés par le patrimoine ou la culture, au profit des fans de sport venus suivre les compétitions. Atout France rappelle que ce changement de public n’a pas forcément profité à toute l’économie touristique locale, notamment aux hôtels ou musées en dehors du circuit olympique.
En 2025, aucun rebond évident ne s’est encore fait sentir. Si l’on regarde de plus près, les chiffres montrent même des signaux contradictoires. La ministre déléguée en charge du Tourisme, Nathalie Delattre, évoque tout de même un “élan post-JO”. Selon elle, les arrivées aériennes à Paris auraient grimpé de 8 % au premier trimestre. Mais de son côté, l’Insee signale une baisse de 1,5 % dans les hébergements touristiques, hors campings. Difficile donc d’y voir un vrai boom.
Un manque de stratégie à long terme
Plusieurs voix dans le secteur s’interrogent sur la façon dont le tourisme français pourrait mieux capitaliser sur des événements mondiaux de cette ampleur. Leslie Rival insiste sur l’absence d’une vraie “stratégie industrielle” du tourisme dans notre pays. Elle appelle à regarder du côté britannique : après les JO de Londres 2012, le Royaume-Uni a su renforcer durablement son attractivité.
Cette réflexion est d’autant plus nécessaire que le secteur aérien en France est à la traîne face à ses voisins. La Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) déplore que notre pays soit le seul marché européen en recul cet été. La fiscalité française, souvent mise en cause, pèserait sur la compétitivité de l’offre.
À lire Chute du tourisme aux États-Unis : pourquoi les voyageurs boudent
Des signaux encourageants mais trop légers
Pour l’instant, l’après-JO semble marquer un léger mieux, mais pas la révolution attendue. Les professionnels du tourisme l’ont souvent dit : un événement médiatique, si fort soit-il, ne suffit pas à transformer une destination. Sans suivi, sans politique claire, et sans stratégie d’investissement, l’élan peut retomber rapidement.
Reste donc à voir si d’autres éléments comme la promotion à l’international, la qualité de l’accueil ou l’innovation dans les services touristiques, pourront prendre le relais pour faire de Paris une capitale attrayante dans les années à venir.
À ce jour, on retient que :
- La fréquentation touristique de Paris a progressé de 2 % en un an.
- Les arrivées aériennes ont augmenté de 8 % au T1 2025.
- Les hébergements hors campings ont reculé de 1,5 % selon l’Insee.
- La France reste le seul marché aérien en baisse en Europe cet été.
- Il manque une stratégie nationale claire pour transformer cet élan à long terme.
À lire Voyager en Iran malgré les alertes : pourquoi c’est de plus en plus risqué
