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Et si nos frites devenaient les alliées d’un ciel plus vert ? En France, Total Energies mise désormais sur nos huiles de friture usagées pour en faire du carburant d’avion. Un partenariat ambitieux vient d’être signé afin de recycler près de 60 000 tonnes d’huiles chaque année et soutenir le développement des biocarburants durables.
Des huiles de friture collectées pour alimenter les futures bioraffineries
À l’occasion du salon du Bourget, Total Energies a officialisé un accord avec Quatra, un acteur spécialisé dans la récupération d’huiles alimentaires. Ensemble, ils prévoient de collecter 60 000 tonnes d’huiles de cuisson usagées par an, principalement issues des restaurants et de l’industrie agroalimentaire dans plusieurs pays européens.
Ces huiles, une fois récoltées, seront utilisées dans deux bioraffineries françaises : celle de La Mède, déjà en activité près de Marseille, et celle de Grandpuits, encore en cours de transformation. Cette dernière devrait ouvrir ses portes en 2026. Toutes deux sont conçues pour transformer des déchets organiques en carburants plus respectueux de l’environnement.
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Un objectif ambitieux pour réduire l’empreinte carbone de l’aviation
Total Energies ne cache pas son ambition : produire à terme 500 000 tonnes de carburants durables d’aviation chaque année d’ici 2028. Ces biocarburants, appelés SAF (pour Sustainable Aviation Fuel), sont censés représenter une alternative plus écologique au kérosène traditionnel.
Derrière cette démarche, il y a aussi une pression réglementaire croissante. Depuis peu, les compagnies aériennes opérant au départ de l’Union européenne sont tenues d’incorporer au moins 2 % de SAF dans leur carburant. Cette part minimum passera à 6 % d’ici 2030. Autant dire que les acteurs du secteur n’ont plus vraiment le choix s’ils veulent rester dans les clous.
Un levier stratégique pour l’avenir de l’énergie
Du côté de Total Energies, on rappelle régulièrement que le développement des biocarburants est un axe clé pour l’avenir. L’entreprise investit massivement dans ce type de production alternative, compatible avec les moteurs d’avion actuels. Cela permettrait de réduire jusqu’à 80 % des émissions de CO2 sur l’ensemble du cycle de vie du carburant, selon les données disponibles.
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Et au passage, cela donne une vraie seconde vie à des déchets alimentaires qui, autrefois, finissaient souvent à la poubelle ou dans les canalisations. C’est assez fou, mais nos restes de nuggets ou de frites pourraient bientôt aider à faire décoller des avions un peu plus propres à travers le monde.
Ce qu’il faut retenir de cette initiative :
- 60 000 tonnes d’huiles de friture récupérées par an grâce à Quatra
- Une production visée de 500 000 tonnes de SAF par an d’ici 2028
- Deux sites français dédiés à la transformation des huiles en biocarburant
- Une réglementation européenne incitant à intégrer des SAF dans les vols commerciaux
Entre innovation technologique et valorisation de déchets, cette démarche illustre bien comment l’écologie peut aussi passer par notre assiette.