Vagues de chaleur à Paris : comment la Seine refroidit déjà 800 bâtiments sans clim’

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À Paris, plus de 800 bâtiments emblématiques sont aujourd’hui rafraîchis grâce à l’eau de la Seine et un vaste réseau souterrain de 110 kilomètres de canalisations. Ce système de refroidissement urbain, le plus grand d’Europe, s’impose comme une solution écologique et efficace face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.

Un réseau souterrain pour refroidir la ville

Depuis 1991, Paris dispose d’un système ingénieux qui fonctionne à l’inverse d’un chauffage urbain classique. L’eau froide, puisée dans la Seine, circule dans des canalisations souterraines pour absorber la chaleur des bâtiments. Elle est ensuite dirigée vers douze stations de refroidissement disséminées dans la capitale.

Ce réseau discret mais impressionnant s’étend sous les rues parisiennes, sans qu’on soupçonne sa présence. Il permet de maintenir une température agréable dans des lieux aussi variés que le Louvre, le palais Bourbon, des hôtels, des bureaux, des gares mais aussi des salles de concert. Même des salles de serveurs ou des infrastructures techniques continuent d’en bénéficier en hiver.

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Un gain environnemental non négligeable

Contrairement aux climatiseurs classiques, ce système ne chauffe pas l’air ambiant. Résultat : moins d’îlots de chaleur et un climat urbain plus respirable pour tous. Mais les bénéfices vont au-delà : moins d’électricité consommée, pas de rejets de gaz à effet de serre massifs et très peu de produits chimiques utilisés.

L’écosystème de la Seine est également pris en compte. Pour éviter de dérégler la température de l’eau du fleuve, la réglementation impose que l’eau rejetée après usage ne soit pas plus chaude de 5 °C que l’eau prélevée. Une manière intelligente de concilier technologie et respect de l’environnement.

New York utilise aussi le même système avec l'East River.

Une expansion prévue d’ici 2042

Avec les canicules qui s’enchaînent, ce système connaît un vrai coup d’accélérateur. La société Fraîcheur de Paris, responsable de son exploitation, prévoit de doubler sa taille d’ici 2042. Objectif : atteindre 245 kilomètres de réseau pour alimenter davantage de sites sensibles comme des hôpitaux, des écoles, des crèches ou encore des Ehpad.

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En revanche, pour les logements individuels, le chantier reste plus complexe. Il faudrait repenser entièrement les systèmes de circulation d’eau à l’intérieur des immeubles, ce qui impliquerait des travaux lourds et coûteux. Pour l’instant, le dispositif concerne principalement les bâtiments publics et tertiaires.

Une solution encore rare à l’échelle mondiale

Paris n’est pas la seule ville à avoir misé sur ce type de technologie. New York utilise déjà l’eau de l’East River pour rafraîchir certaines installations, notamment le siège de l’ONU, depuis les années 1950. Mais dans le reste du monde, ces réseaux restent très marginaux, car techniquement complexes à mettre en place.

Et pourtant, leur intérêt devient évident face à l’urgence climatique. Selon certains experts, Paris pourrait connaître des températures allant jusqu’à 50 °C d’ici 2050. Dans ce contexte, miser sur des solutions durables comme le refroidissement urbain par l’eau devient essentiel pour adapter les villes et préserver le confort des habitants.

Une innovation qui mérite donc d’être suivie de près, voire copiée dans d’autres grandes métropoles. Car oui, c’est le genre de système discret mais hyper utile pour préparer l’avenir sans attendre.

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