Surtourisme en Europe : pourquoi des habitants descendent dans la rue le 15 juin

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Des centaines de manifestants sont attendus le 15 juin dans plusieurs grandes villes d’Europe du Sud pour dénoncer les effets du surtourisme. De Barcelone à Lisbonne en passant par Majorque ou Gênes, une mobilisation inédite s’organise, portée par des habitants exaspérés qui veulent reprendre le contrôle de leur quotidien face à un modèle devenu insoutenable. Ces mobilisations font suite à une prise de conscience collective concernant les impacts négatifs d’un tourisme de masse peu régulé.

La colère monte dans les destinations touristiques

Ce mouvement de contestation est le reflet d’un ras-le-bol grandissant dans les zones les plus prisés d’Europe du Sud. À Barcelone, Saint-Sébastien, Grenade, mais aussi sur les îles comme Majorque, Minorque ou Ibiza, des marches sont prévues le même jour pour faire entendre la voix des résidents. À Lisbonne au Portugal et à Gênes en Italie également, les habitants se préparent à descendre dans la rue. Et d’autres grandes villes comme Venise ou même Marseille pourraient rejoindre le mouvement.

Le message porté est clair : le tourisme de masse a un coût, et ce sont les habitants qui le paient au quotidien. La hausse des loyers devient ingérable, l’offre de logements diminue au profit de résidences pour visiteurs et les ressources locales s’épuisent. Dans certains quartiers, les services publics sont surchargés, les espaces naturels sont fragilisés et la tranquillité des riverains est sacrifiée sur l’autel de la rentabilité touristique.

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Les revendications tournent généralement autour de l'impact négatif du tourisme de masse en Europe.

Un phénomène devenu systémique

Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent contre le surtourisme, mais la mobilisation de juin porte un message plus structuré. En avril dernier, un atelier organisé à Barcelone a permis la création du Réseau sud-européen contre la touristification, un collectif de militants venus d’Espagne, du Portugal, d’Italie ou encore de France. Leur objectif : repenser en profondeur le modèle actuel.

« Les touristes ne sont pas la cause, mais le symptôme », affirme Daniel Pardo, l’un des porte-paroles du collectif. Plutôt que de s’attaquer aux visiteurs eux-mêmes, les militants ciblent une logique économique qui privilégie l’attractivité à court terme au bien-être durable des habitants. Campagnes de publicité massives, développement de méga-croisières, prolifération des locations saisonnières… tout est fait pour attirer toujours plus de monde, sans réelle régulation.

Des revendications claires pour un tourisme plus sain

Face à cette réalité, les collectifs citoyens prônent une décroissance touristique. Une piste encore impopulaire dans certains milieux politiques ou économiques, mais qui trouve un écho croissant parmi les habitants concernés. À défaut de pouvoir freiner le tourisme, les manifestants demandent :

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  • La régulation stricte des plateformes de location type Airbnb
  • Un plafonnement des arrivées croisiéristes
  • Des taxes touristiques réellement redistribuées aux habitants
  • L’arrêt des campagnes de promotion massives
  • Une politique du logement centrée avant tout sur les résidents

Plusieurs villes comme Barcelone ou Amsterdam ont commencé à mettre en place des mesures, mais selon les militants, cela ne suffit pas. Ils estiment que tant que le modèle repose sur la croissance infinie de la fréquentation, les villes resteront sous pression. Pour ces collectifs engagés, il est urgent d’imaginer un tourisme plus lent, plus respectueux et surtout plus équilibré entre visiteurs et habitants.

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