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L’IATA revoit ses projections pour 2025 à la baisse, prévenant d’un ralentissement significatif du trafic aérien mondial. Rassemblés à New Delhi, les représentants du secteur pointent un ensemble de perturbations économiques et géopolitiques qui pèseront lourdement sur les résultats financiers des compagnies. Les autorités lancent l’alerte.
Des prévisions en recul pour le trafic passagers
En 2025, le nombre total de passagers dans le monde devrait atteindre 4,96 milliards, contre 5,22 milliards annoncés précédemment pour 2024. Cela représente un revirement de tendance inattendu dans un secteur qui, ces dernières années, semblait en pleine reprise post-Covid. L’IATA, l’Association internationale du transport aérien, affirme que plusieurs « vents contraires » freinent cette dynamique.
Parmi ces obstacles, l’organisation cite d’abord un net ralentissement de l’économie mondiale. À cela s’ajoute la pression d’un contexte politique complexe et instable dans plusieurs régions. La guerre commerciale ravivée par Donald Trump pèserait aussi lourdement sur les échanges aériens, en particulier pour les routes reliant les États-Unis à l’Asie ou à l’Europe.
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Un secteur sous tension sur le plan géopolitique
Lors de son assemblée générale à New Delhi, l’IATA a fait entendre ses inquiétudes face à la situation sécuritaire dans certaines zones sensibles. L’organisation évoque notamment des attaques répétées contre des avions civils, comme au Yémen ou près de Tel-Aviv. Ces régions sont devenues fortement à risque, au point de provoquer des déviations de vol coûteuses et stressantes pour les passagers et les équipages.
Willie Walsh, le directeur général de l’organisation, a rappelé avec fermeté que “l’aviation civile ne devait jamais devenir une cible, même par erreur”. Il insiste sur la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité internationaux et de garantir un accès libre et sûr à l’espace aérien dans le monde entier. Les tensions géopolitiques, même éloignées, continuent donc d’impacter le quotidien du transport aérien.
L’économie autour de l’aérien en perte de vitesse
Avec une baisse prévue du traffic, l’IATA a ajusté ses prévisions financières. Le chiffre d’affaires global de l’industrie atteindrait 979 milliards de dollars en 2025. C’est un chiffre important, certes, mais légèrement inférieur aux attentes de début d’année. Le bénéfice net global attendu est désormais estimé à 36 milliards de dollars, contre une projection initialement plus optimiste.
L’IATA redoute notamment une pression tarifaire mal maîtrisée. Entre les taxes locales, les coûts de conformité environnementale et les fluctuations monétaires, certaines compagnies pourraient se retrouver sur la corde raide.
D’où un appel clair : il faut préserver l’aviation de dérives réglementaires et de hausses de prix injustifiées. “On ne peut pas faire du transport aérien une vache à lait fiscale”, glisse un dirigeant anonyme lors de la réunion.
Dans ce tableau peu réjouissant, il y a tout de même une bonne nouvelle : le prix du carburant pour l’aviation est actuellement en baisse. Le kérosène tourne actuellement autour de 86 dollars le baril, ce qui reste en dessous des moyennes enregistrées ces deux dernières années. Cette baisse soulage un peu les compagnies, pour qui le carburant représente souvent le premier poste de dépense.
Cela dit, l’IATA reste prudente. Elle rappelle que cette tendance doit encore être confirmée dans la durée, surtout dans un climat énergétique instable. Mais pour l’instant, ce repli du prix du kérosène permet aux compagnies de souffler un peu, et de rééquilibrer leur budget carburant, ce qui est toujours bon à prendre.
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