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Une nouvelle taxe légèrement controversée pourrait bientôt s’inviter dans nos billets de train. Un euro de plus par trajet TER, Intercités ou TGV, c’est la mesure actuellement à l’étude pour financer la modernisation du réseau ferroviaire français. Cette idée divise, entre nécessité économique et effet dissuasif sur les voyageurs.
Une contribution d’un euro par billet pour rénover les rails
Proposée lors d’une conférence consacrée au financement des transports, cette taxe d’un euro par billet de train viserait à récolter 800 millions d’euros par an. L’enjeu est de taille : il s’agit de couvrir la moitié de l’investissement nécessaire pour rénover en profondeur les infrastructures ferroviaires du pays. En clair, améliorer la qualité et la sécurité des voies, tout en répondant aux besoins pressants du réseau.
Portée par Gilles Savary, ancien député socialiste engagé dans les questions de mobilité, la taxe se veut à la fois modique et temporaire. Elle s’appliquerait, si elle est mise en œuvre, à la majorité des trajets ferroviaires, à savoir les TER, les Intercités et les TGV. Pour certains trains, une exonération pourrait toutefois être envisagée, selon les modalités encore en discussion.
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Une mesure qui divise jusque dans les rangs des usagers
Même si elle semble minime à première vue, cette taxe soulève déjà des oppositions. Certaines voix, notamment celle de la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports), y voient une mauvaise réponse à un vrai problème. Selon eux, ce type de contribution envoie un message contradictoire à l’heure où l’on encourage les mobilités écologiques.
Le principal reproche ? Faire payer davantage les usagers d’un mode de transport déjà écologique, alors que la voiture, plus polluante, reste souvent moins taxée au quotidien. Pour la Fnaut, il y a un vrai risque que cette mesure freine certains voyageurs et les pousse à reprendre leur voiture. Un contre-sens complet dans une période où le rail cherche à séduire un maximum de monde.
D’autres, en revanche, jugent la participation des usagers légitime face à des finances publiques contraintes. La rénovation du rail est prioritaire, et il faut bien trouver des solutions concrètes pour la financer.
Une décision attendue d’ici fin juillet
Le projet n’en est encore qu’au stade de la réflexion. Un groupe de travail a été mis en place pour examiner la faisabilité, les conditions d’application et les exceptions possibles. Ce comité doit rendre son rapport à la mi-juillet, et les décisions définitives sont attendues d’ici la fin du mois.
Décrite comme temporaire, la taxe rappelle à certains la CSG, mise en place au départ avec le même type de promesse. Depuis, cette contribution est devenue centrale dans le financement de la Sécurité sociale. Ce parallèle ne manque pas de faire réagir les sceptiques, inquiets que ce « petit euro » ne finisse par s’installer durablement dans le prix des billets.
Les prochaines semaines seront donc décisives pour savoir si cette mesure entre réellement en vigueur, et avec quelles modalités. En attendant, les avis restent partagés sur cette manière de financer l’avenir du train en France.