Accès à l’aide à mourir : comment Claudette guide les malades vers la Belgique

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Depuis plus de dix ans, Claudette Pierret, 77 ans et résidant à Longwy, accompagne bénévolement des personnes qui font le choix de l’aide active à mourir en Belgique. Interlocutrice précieuse pour les malades français, elle milite avec conviction en faveur d’une évolution législative en France, qu’elle juge encore trop timide.

Une présence précieuse pour vivre ses derniers jours dignement

Dans son salon au charme suranné, Claudette reçoit celles et ceux qui ont décidé de mourir en Belgique. Elle les accueille autour d’un repas, souvent le dernier. Dans ces moments bouleversants de vérité, elle raconte qu’il n’y a jamais de faux-semblants. « Quand on parle de la mort avec quelqu’un qui va mourir le lendemain, il n’y a aucune triche. »

Au fil des années, elle a accompagné plus d’une centaine de malades. Ce sont parfois de véritables amitiés qui naissent, dans cette relation singulière tissée autour de la fin de vie. Elle conserve d’ailleurs de nombreux souvenirs, photos et objets qui témoignent de ces liens forts.

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Claudette joue un rôle très concret. Elle se définit comme la « secrétaire bénévole des médecins belges », répondant aux questions, expliquant les démarches, facilitant les prises de rendez-vous. Un rôle d’accompagnement humain mais aussi logistique, qui rassure les personnes dans ces moments fragiles.

Un cadre légal plus souple en Belgique… pour plus de liberté

Claudette connaît très bien la loi belge encadrant l’euthanasie et la juge plus humaine car plus ouverte. En Belgique, le pronostic vital n’a pas à être engagé pour bénéficier de l’aide active à mourir. Cette différence majeure par rapport au projet français lui semble cruciale. Pour elle, c’est une question de liberté, de respect et de dignité.

En France, un projet de loi sur la fin de vie est à l’étude. Claudette le considère comme une avancée, mais trop restrictive encore. La proposition réserve l’aide à mourir aux patients en phase terminale, ce qui exclut de nombreux cas de souffrance durable. C’est ce qu’elle a voulu démontrer récemment en écrivant à tous les députés et sénateurs.

Elle a joint à sa lettre seize portraits de malades qu’elle a accompagnés. Seuls trois d’entre eux auraient été éligibles selon la future loi française. Elle espère sensibiliser les parlementaires à travers ces visages et ces histoires singulières, pour les inciter à élargir le cadre du texte.

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Claudette Pierret estime que chacun a le droit de mourir dans la dignité.

Un engagement de toute une vie

Cela fait 38 ans que Claudette se bat pour le droit de mourir dans la dignité. Et malgré son âge, elle n’envisage pas d’arrêter. Pour elle, tant que la France refusera le choix de leur fin de vie à certains, elle continuera de les accompagner en Belgique, et désormais aussi en Suisse, quand cela s’avère nécessaire.

Discrète mais résolue, Claudette incarne cette forme de militantisme silencieux et profondément humain. Son engagement quotidien, à mille lieues des tribunes politiques, participe à faire évoluer les consciences.

Elle sait que les débats parlementaires risquent de s’éterniser, mais elle garde espoir. En attendant, elle reste disponible, fidèle à sa mission, et prête à accueillir les prochains malades autour d’un repas dans son salon. Parce que pour elle, la dignité se défend jusqu’au dernier instant.

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