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À partir de 2025, un nouveau système automatisé va progressivement remplacer le bon vieux tampon manuel sur les passeports aux frontières de l’espace Schengen. Prévu depuis 2017, ce changement marque un tournant important pour les voyageurs non européens. Objectif affiché : rendre les contrôles plus rapides et plus efficaces, tout en luttant contre la fraude.
Un système numérique pour simplifier l’entrée dans l’UE
L’Union européenne vient enfin de boucler un accord entre le Parlement et les États membres pour lancer son système d’entrée/sortie (EES). C’est une base de données partagée, commune à tous les pays de l’espace Schengen, qui enregistrera chaque passage d’un voyageur venant d’un pays tiers, à savoir hors UE et hors zone Schengen.
Concrètement, au lieu du tampon apposé par un agent au poste frontière, les informations du voyageur seront scannées et enregistrées automatiquement : nom, numéro de passeport, photo et empreintes digitales. Ces données resteront accessibles pendant plusieurs années pour une meilleure coordination entre les États.
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C’est un système déjà en place dans certains pays comme les États-Unis, avec l’ESTA, ou le Canada avec l’eTA. L’EES vient donc compléter le futur ETIAS européen, une autorisation de voyage en ligne qui sera exigée dès 2025 pour entrer sur le territoire de l’UE.
Un gain de temps sur le papier
Ce dispositif a un objectif clair : fluidifier le passage aux frontières tout en renforçant la sécurité. Grâce à l’automatisation, il sera plus facile de détecter les séjours prolongés, les documents périmés ou encore les identités douteuses.
Pour les voyageurs réguliers hors UE (touristes, professionnels, familles…), cela devrait aussi permettre de raccourcir le temps d’attente aux bornes de contrôle automatisées, surtout dans les aéroports. Et pour les autorités, cela offre un meilleur suivi centralisé et à jour de qui entre et sort du territoire européen.
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Des inquiétudes à la frontière
Mais tout n’est pas encore calé. Plusieurs voix s’élèvent pour pointer le risque technique d’un système pas totalement prêt. Certaines compagnies aériennes évoquent un manque de moyens dans les aéroports pour installer les infrastructures nécessaires. Si les équipements ne sont pas à la hauteur, cela pourrait entraîner de longs retards, voire des files d’attente interminables.
Un point chaud inquiète particulièrement : la gare de St Pancras à Londres, principal point d’arrivée de l’Eurostar. Le maire de la ville, Sadiq Khan, a tiré la sonnette d’alarme face au risque réel de chaos si les contrôles deviennent trop lents ou contraignants. Le Royaume-Uni n’étant plus dans l’UE, ses ressortissants sont concernés par ce système.
Une mise en œuvre progressive pour limiter la casse
Pour éviter une transition trop brutale, l’Union européenne a prévu un déploiement progressif du système EES. Cela permettra d’adapter les infrastructures sur le terrain et de former les agents dans les gares, ports et aéroports.
Les États membres auront aussi un certain niveau de flexibilité pour mettre en place ces nouvelles technologies à leur rythme. Il est d’ailleurs prévu que les voyageurs soient informés en amont de ce qui changera selon le pays d’entrée.
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En attendant, pas de panique : les passeports restent valables comme aujourd’hui. Mais dès que le système sera opérationnel dans votre prochain aéroport ou gare desservant un pays de l’UE, vous risquez de dire adieu au fameux tampon souvenir. On vous aura prévenus.