Elle veut adopter un enfant dont elle s’occupe, on lui refuse pour une très triste raison

Une famille d'accueil résidant dans l'Orne a fait une demande d'adoption d'un enfant dont elle a la charge. Mais l’Etat a refusé au motif que l'assistante familiale serait trop âgée.

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Voilà une histoire bien triste que nous rapportent nos confrères de Ouest France. Une famille d’accueil qui a la garde d’un enfant, une petite fille d’un an, pupille de la Nation, depuis juin 2022 a demandé à l’adopter. Mais cette famille a essuyé un refus.

La femme, assistante familiale depuis 2007 dans l’Orne, serait trop âgée pour l’adoption de l’enfant. Joséphine (les prénoms ont été modifiés) a 57 ans et une passion pour son métier. En effet, elle a accueilli chez elle beaucoup d’enfants, mais la situation est différente avec Ambre, qui n’a pas de parents.

Elle veut adopter l’enfant dont elle s’occupe depuis près d’un an

Depuis quelques semaines, c’est un calvaire judiciaire qui oppose une assistante familiale de 57 ans à son employeur, dans l’Orne, la partie sud de la région Normandie.

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Cette femme, qui accueille des enfants dans son foyer depuis 2007, souhaiterait adopter un enfant de un an dont elle a la charge depuis 11 mois.

Mais, l’Aide sociale à l’enfance, qui l’emploie, refuse cette adoption car elle considère Joséphine trop âgée.

Ambre a vu le jour en février 2022. Cette enfant que ses parents ont abandonnée a été confiée à cette assistante et son compagnon qui exerce le même métier.

Le couple a pris en garde l’enfant quatre mois après sa naissance et Ambre n’a depuis connu aucun autre foyer.

« Est-ce que l’intérêt supérieur de l’enfant c’est de l’arracher à une famille où elle est heureuse ? Pour la mettre dans un lieu où elle sera perdue ? », a demandé l’assistante familiale a nos confrères de Ouest France.

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Dans cette maison de l’est de l’Orne, c’est un sourire craquant qu’affiche cette enfant ignorant bien sur « qu’elle fait l’objet d’un conflit judiciaire ».

« Elle a dû s’habituer à de nouveaux visages. Mais les liens se sont aussitôt créés », raconte l’assistante familiale.

Dans le foyer, vivent cinq autres enfants : deux à la charge de Joséphine, trois à celle de son compagnon.

« Elle nous a trouvés. On l’aime comme si c’était notre enfant. Ce serait la détruire que de nous l’arracher », a-t-elle ajouté.

Ambre, pupille de la Nation n’a personne

A son arrivée dans ce foyer, cette enfant « faisait de nombreuses terreurs nocturnes, et était très angoissée » a confié Joséphine. Elle assure pourtant qu’« Elle s’est très vite trouvée en sécurité ici ».

« Les autres enfants, on les aime aussi. Mais ils ont leurs parents. En tant que famille d’accueil, on a pour objectif un retour au foyer d’origine, en gardant un lien avec les parents », a alors expliqué le compagnon.

Mais Ambre, elle, « elle n’a personne ».

Dès le mois d’août, « on me fait comprendre que je suis trop vieille pour adopter », a confié Joséphine. En effet, selon la loi du 21 février 2022, il ne faut pas dépasser cinquante ans d’écart d’âge avec l’enfant. 

En octobre 2022, Ambre devient pupille de l’État. Joséphine conteste alors cette décision devant le tribunal judiciaire d’Alençon. L’ornaise entame alors une demande de délégation d’autorité parentale.

Le 27 février 2023, elle découvre avoir perdu cette demande. Elle fait alors appel et a, depuis, effectué une demande officielle d’adoption.

« Un assistant familial est prioritaire lors d’une demande d’adoption. Et aucun autre projet ne peut être examiné tant qu’il n’a pas été statué », a alors souligné Maître Christine Cerrada, avocate de Joséphine, spécialiste du droit de l’enfant.

Et l’avocate d’ajouter « Une assistante familiale bénéficie légalement d’une dispense d’agrément pour adopter. Sa différence d’âge avec la jeune Ambre ne peut donc justifier un rejet de sa demande ».

Elle a peur qu’on lui retire l’enfant de force

Depuis que cette famille refuse de rendre l’enfant, le préfet a décidé de porter plainte.

Joséphine vit aujourd’hui dans la crainte qu’on lui retire l’enfant « de force », a-t-elle avoué.

Et d’ajouter : »Tous les jours je me lève le matin en me disant : est-ce que c’est aujourd’hui ? »

Selon Maître Christine Cerrada, ce serait « illégal » car « il faut attendre l’épuisement de toutes les voies de recours ».

L’assistante familiale a donc toujours l’enfant à sa charge.

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