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La construction de poulaillers domestiques semble aujourd’hui commune dans plusieurs régions de France, où le désir de revenir aux traditions du passé est de plus en plus évident. Après tout, avoir des poules peut être un moyen de renouer avec des coutumes plus anciennes, en posant chaque jour des œufs frais à table.
Au-delà de l’avantage économique, cependant, l’idée d’aménager de petits poulaillers domestiques s’avère précieuse pour ceux qui veulent se réveiller dans une ambiance champêtre. Mais prudence !
Dans une nouvelle enquête dévoilée mercredi 20 avril, l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France recommande de ne plus consommer les œufs qui en sont issus : certains pourraient contenir des « polluants organiques persistants ».
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Attention aux œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France !
L’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France appelle à la plus grande prudence.
Après avoir été alertée sur la forte concentration de dioxines présents dans les œufs issus de poulaillers domestiques à proximité de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry-sur-Seine, l’ARS a mené une enquête à l’échelle régionale quant à cette pollution.
Les résultats parlent d’eux-mêmes !
En effet, dans un communiqué que l’ARS a publié ce mercredi 20 avril, elle affirme avoir étudié 25 poulaillers domestiques.
14 de ces poulaillers se situent ainsi à proximité des trois principaux incinérateurs de déchets autour de Paris. A savoir Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Ainsi, l’étude de ces 14 poulaillers met en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants (POP): dioxines, furanes et PCB.
Trois familles de polluants organiques persistants
« Les premiers résultats mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols. Et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées« , a annoncé l’ARS.
Ainsi, les dioxines, les furanes et les polychlorobiphényles (P. C. B) pourraient être présents dans « tout l’environnement urbain » et non pas seulement aux abords des incinérateurs.
Parmi les 25 poulaillers analysés, « deux présentent des teneurs particulièrement élevées » en P. C. B dans les œufs, dépassant de 40 à 50 fois « les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés ».
Ces deux sites sont situés à plus de trois km d’un incinérateur, ajoute l’ARS.
Communiqué de presse📰
Polluants organiques persistants : l’ARS Île-de-France recommande à titre conservatoire de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France
👉https://t.co/hYwscLhlP5 pic.twitter.com/PshRN8Voj8— ARS Île-de-France (@ARS_IDF) April 19, 2023
Quels sont les risques ?
La consommation de ses œufs pourrait provoquer une « augmentation » des risques de cancer… Des « troubles de la fertilité et de la grossesse »… Ainsi que du diabète et « des effets perturbateurs endocriniens », prévient l’ARS.
« Il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l’organisme », ajoute l’ARS. Aussi, elle précise que la « principale mesure de prévention » est d’éviter « la consommation de produits alimentaires les plus contaminés ».
Lors d’une interview qu’elle a accordée au Parisien, Anne Connan, la coprésidente du collectif 3. R appelle l’ARS à aller encore plus loin.
« Les œufs ne sont qu’un signal. Nous les avons choisis pour notre étude, car ils sont très sensibles aux dioxines, aux PCB, etc. Il faut désormais s’attaquer aux sources de ces pollutions, revoir certaines réglementations… », a-t-elle expliqué.
Et la coprésidente du collectif 3R de s’interroger : « Quid de l’air que l’on respire ? Quid du lait maternel ? »